Logements ZAC Girondins - Lyon
0306-ECD-LYN.FR-2013
Architect: ecdm
Status: Competition (2013)
Visualizer: Studio
Scale: 23.500 ㎡ Large
Types: Housing, Residential

Urbanité paysagère

La ZAC des Girondins est fondée sur la compréhension d’un tissu hétérogène, cet élément du projet urbain défini par les urbanistes au niveau du macro et décliné à l’échelle de l’îlot. Il ne s’agit pas de générer de l’anecdote mais de proposer une urbanité affranchie de la géométrisation impérieuse. «Trouver les vues dégagées et orientées, créer des formes bâties qui se réfèrent à l’existant, se faire face ou laisser la place, s’élever ou se mettre à niveau, ont été les bases de réflexion pour la création des formes bâties ».

L’écriture de l’îlot pose la question de la diversité de chaque élément et de la cohérence du tout. Il s’agit de mettre en œuvre la diversité des modes d’habiter dans un projet fédérateur. Ainsi est donnée à voir une somme d’individualités partageant des valeurs et des spatialités communes. L’expression de ce cadre de vie s’inscrit à la fois dans une intention urbaine plus large définie par les orientations de la ZAC, et une approche constructive rigoureuse à même de garantir qualité et pérennité des ouvrages, et arbitrages économiques privilégiant multiplicité des usages.

Nous proposons une urbanité paysagère faite de séquences et de volumes fragmentés qui imbriquent vides et bâtis et mettent en relation la ville et un cœur d’ilot comme deux espaces différenciés et caractérisés, comme deux possibilités singulières d’habiter la ville.  Notre projet est un morceau de ville constituée de volumes divers, longilignes et fragmentés. Il y a cette volonté de générer un volume cohérent unitaire tout en générant un principe d’habitat qui tende vers des maisons superposées. Ce sont des espaces singularisés qui rassemblent, pour une résidence qui respecte l’intimité et la « privacité » de chacun tout en proposant une vie collective, des espaces d’échanges et de rencontres.

Processus

D’une façon très simple, dans une logique constructive rigoureuse, nous avons, programme par programme, généré des nano-tours en superposant les appartements par typologies. Il en résulte des éléments verticaux de hauteurs et de gabarits variés que nous regroupons autour de circulations verticales. La superposition de logements de même nature garantit une simplicité de réalisation, un plus grand confort acoustique, une économie constructive pour un projet qui entend orienter les efforts techniques et économiques en vue de ménager des espaces extérieurs généreux tels que balcons, terrasses, loggias, toujours de grandes dimensions pour démultiplier les surfaces des logements et favoriser des usages multiples – Un gros œuvre simple pour maximiser un second œuvre qualitatif.

Fragment de ville

Nous mettons en œuvre dans le skyline du quartier des Girondins une silhouette dessinée par le faitage de tours élancées. Les bâtiments s’inscrivent dans une production contemporaine de la ville intense, somme de diversités et d’écritures architecturales – variations sur un même thème.

Les façades affirment une minéralité avec des finitions en enduits, en béton préfa lasuré, en béton texturé teinté dans la masse. La texture et la manière d’accrocher la lumière propres à chacun de ces matériaux concourent à la richesse d’une diversité maitrisée. En complément du choix des matériaux, nous proposons une palette de couleurs extraite du paysage des quais de Saône. Nous pixellisons cette accumulation d’architectures faites de différences subtiles pour composer un spectre colorimétrique jouant sur la nuance. Cette volumétrie contient de grandes maisons comme autant de logements singuliers.

Un cadre de vie

Notre travail fut d’accompagner une nouvelle spatialité à même d’organiser un espace résidentiel qui affirme une échelle urbaine et s’ajuste à l’échelle d’un jardin, d’un cœur d’ilot – Proposer un élément fédérateur de la parcelle qui articule les différents bâtiments, génère un espace partagé, propose une intimité aux résidents.

Il s’agit d’un espace contenu dont les différentes architectures jouent le rôle de limite, de contenant et de transition entre deux spatialités. Scandé par des porches, des failles, des décrochés, la vue et les perspectives pénètrent vers le cœur d’ilot, le traversent, pour ouvrir vers d’autres éléments urbains : un siège social, un mail, des espaces publics. Expérience réversible, ces porosités permettent d’ouvrir le champ de vision depuis les logements vers des perspectives pensées dans leur profondeur. Ainsi la vue, mais également la lumière et l’ensoleillement pénètrent généreusement la parcelle et la traversent.

Ce dispositif urbain singulier induit une réflexion spécifique sur le rapport au sol des constructions à venir. C’est au sol, dans cette articulation entre les plans de la ville et les masses construites, que la singularité première de notre proposition est à trouver. Aussi avons-nous envisagé notre intervention dans un travail sur la compacité, dans une logique d’économie de consommation du sol, dans un juste équilibre entre paysage et bâtiments. Nos espaces libres pensés en continuité de l’espace public articulent les bâtis en jouant non seulement leur rôle de filtre mais aussi proposant une transition douce, générant intimité et « privacité » pour les espaces en RDC.

Qualité du logement

Notre volonté est de proposer un habitat intimement mêlé à son environnement. Les pièces principales ont été positionnées de sorte à systématiquement bénéficier du meilleur ensoleillement, et étendues sur l’extérieur par de larges balcons ou terrasses, véritables pièces en plus ayant une réelle valeur d’usage. Ainsi la minéralité des noyaux disparait derrière les porosités de surfaces extérieures puissamment végétalisées. La volumétrie est sculptée par des balcons qui se lisent comme une masse dans laquelle des éléments sont retranchés dans un jeu de pleins et de vides, offrant à la fois vues et intimité.

Nous sommes convaincus que la flexibilité et la capacité de redécoupage, en favorisant des appropriations multiples et diverses, permettent une meilleure capacité d’adéquation des espaces aux différents modes d’habiter. Nos logements disposent de cloisons ouvrantes entre séjours et chambres et de pièces supplémentaires offrant la capacité aux appartements à être «customisés».

Les prolongements extérieurs, pour une multiplicité d’usages

Le choix fondamental et structurant du projet est d’offrir à tous les logements de larges surfaces d’extension, avec une architecture qui permette que 100 % des logements soient prolongés par des espaces semi-extérieurs généreux sous forme de loggias ou terrasses, d’une surface comprise entre 10 m² et 30 m². Il s’agit là d’un luxe premier constituant l’écriture des façades. Ce qui est donné à voir est une recherche d’équilibre entre intérieur et extérieur.

Les balcons ne sont pas seulement des surfaces extérieures, mais des espaces caractérisés. De vastes jardinières de différentes tailles permettent de fleurir la résidence et de donner de l’intimité aux logements,   – Confirmer le rôle apaisant et productif du végétal, promouvoir un équilibre entre végétal et minéral.

Les Roof «Top», espaces partagés

Aux sommets des bâtiments, les terrasses sont des espaces partagés que pourront utiliser les résidents de chaque copropriété. Chaque espace est différent, chacun est singulier et thématisé. Ces surfaces sont des pièces extérieures extrudées du volume des nano-tours. Les volumes sont tantôt largement ouverts avec un garde-corps jardinière, tantôt entourés de murs de 2 m de haut qui permettent de se protéger du vent et conserver la chaleur, ce dispositif en alternance permettant de favoriser une utilisation de ces toits-terrasses tout au long de l’année. Chacun de ces lieux est caractérisé, spécifique à une copropriété ; c’est un lieu fédérateur emblématique d’un groupe de résidents.

Team: ECDM, Coloco | Post date: 01/07/2014 | Views: 3.566