Fondu Enchainé
0395-2PM-CH-2011.12
Architects: 2:pm architectures, Loïc Cendrier, S. Delhay, M. Honorat
Status: Competition (2012)
Visualizer: Studio
Budget: 33.000.000 €
Scale: Large
Types: Appartment, Housing, Residential

La parcelle traitée dans le cadre du concours est située à la jonction d’une zone industrielle, le carrefour intermodal de Rondo, des bâtiments collectifs d’habitation sur 7 niveaux environ et des maisons individuelles avec jardins. Le projet prend donc place à la rotule de ces considérations urbaines.

Alignement / Espace public

La parcelle est bordée au Sud-Est par un bâtiment collectif de logement et au Nord-Est par une maison qui seront conservés. Le bâtiment de la parcelle A s’implante parallèlement au bâtiment existant sur la route de Saint-Julien. Le bâtiment de la parcelle B trouve son accroche dans l’alignement avec le bâtiment projeté sur la parcelle voisine, il subit un retrait sur le chemin de la Marbrerie, dégageant la perspective de la rue et offrant un agrandissement de l’espace public. Les deux bâtiments sont liés au sol par un espace public minéral ouvert et animé par les activités et commerces de rez-de-chaussée et les entrées, mettant en friction entrées de logements et d’activités.

Materialite

La matérialité des façades résonne avec les deux visages de l’implantation.Le bâtiment de la parcelle A, premier construit dans le phasage, se trouvera en dialogue pendant un temps indéterminé avec le bâtiment de logements collectifs existant. Le projet propose de lui conférer une matérialité béton, tout comme l’existant, afin de renforcer la volonté de dialogue entre les deux : le fondu. La structure de façade est porteuse dans ses arêtes verticales et en structure rapporté avec les balcons pour ses horizontales. Les arêtes vives de la grille expriment les possibilités du matériau béton autant dans sa mise en oeuvre. Le bâtiment de la parcelle B, second construit dans le phasage, se trouvera en dialogue avec les bâtiments projetés et avec le bâtiment de la parcelle A. Il exprime une trame de façade similaire au premier bâtiment différant par sa matérialité brique, volonté de Roger Diener pour le plan urbain : l’enchaîné. La mise en oeuvre de la brique amène à un traitement lisse de la façade. La différence de teinte s’appuie sur une volonté de décollement des deux bâtiments, une façon de marquer la richesse de la succession des plans et de donner de la qualité à l’espace partagé central.

Prospect

La structure du bâtiment est orientée à 45°, permettant de mettre à distance les façades de l’existant. Avec un alignement sur la façade, le vis-à-vis serait de 23m, avec l’implantation que propose le projet les points les plus éloignés de la façade proposent une distance de 33m et vont dans le sens de la plus grande profondeur de champ.L’espace public résultant entre les bâtiments répond au prospect H=L du bâtiment de la parcelle A.L’épanelage des bâtiments propose un bâtiment plus bas de deux niveaux sur la parcelle A, pour permettre un éclairage naturel important.Les deux émergences sont positionnées en quinconces pour permettre un éclairage généreux tout au long de la journée dans les logements orientés Nord-Ouest ou Sud-Est et l’espace public.

Traitement du phasage / Fondu enchaine

La parcelle est située au coeur d’un secteur d’activité à vocation industrielle. Les bâtiments en présence en portent la marque typologique, notamment hangars, entrepôts et immeuble de bureaux.
temps 0 : état existant.

Le plan proposé par l’agence d’architecture Diener & Diener met en avant un processus de construction lié au temps et à la mémoire des bâtiments. Chaque nouveau bâtiment ou ensemble de bâtiments est tributaire dans sa construction de la relocalisation de l’activité qu’il remplace.Le projet propose d’exprimer la sédimentation des constructions.En gardant la trace de l’implantation de ce qui était présent, il propose de prendre en compte cette sensibilité urbaine au sein de la parcelle et de son phasage.

Temps 1 : construction parcelle A, apparition de l’empreinte. Le premier bâtiment de l’opération prenant place sur la parcelle apportera la trace du bâtiment de vente aux enchères démoli, en façade et dans son espace public.Cette attitude architecturale visant à intégrer dans les nouveaux bâtiments les traces du proche passé a pour volonté de considérer le passé industriel et d’activité du site comme un patrimoine à part entière.Dans son texte d’intention urbaine, Roger Diener exprime la poésie du quartier, notamment par la conservation des dessertes atypiques et le positionnement des murs. Le projet interprète et intègre les typologies qui furent présentes et dont la trace subsiste par le biais du renouvellement du quartier. Expression d’autant plus importante que la relocalisation est possible in situ.

Temps 2 : démolition après relogement des 4 bâtiments. L’apparition du second bâtiment après relocalisation des activités et bureaux suivra le même processus de cristallisation du patrimoine industriel. Les façades en portent l’empreinte. Le quartier s’élevera concomitamment avec l’apparition du bâtiment sur la parcelle A, mettant en dialogue le second bâtiment avec son nouveau contexte.

Stratification

Le projet exprime trois hauteurs, trois positionnements vis-à-vis du contexte. Il propose ainsi une mixité entre activité et logement par superposition. La densité de l’opération s’exprime de manière unitaire par une hybridation programmatique.

1.L’empreinte habitée : les trois premiers niveaux sont dédiés à l’activité. Deux niveaux de 4m de hauteur sous plafond et un niveau de 2.85m de hauteur sous plafond. Ce troisième niveau est envisagé comme une surface utile adaptative, étage hybride entre activité et logement.

2. Le rapport au contexte : les 3 niveaux (parcelle A) ou 5 niveaux (parcelle B) de logements qui surmontent les niveaux d’activité sont en relation directe avec les bâtiments existants et projetés. Ils proposent des logements à 2,55m de hauteur sous plafond, intégrant selon les typologies un ou plusieurs espaces extérieurs de 10m². La rotation à 45°des appartements par rapport à l’implantation permet d’augmenter le regard porté sur le paysage intérieur du quartier.

3. Le rapport au grand paysage : les deux émergences de 9 et 11 étages restent en deçà du seuil des 50m de dernier plancher accessible. Les vues ouvertes règnent au-dessus des bâtiments existants et entrent en dialogue avec la tour de 18 étages existante et les tours projetées. Le grand paysage est invité dans le logement.

Fonctionnement

– Les noyaux : Les quatre noyaux des niveaux bas proposent par le biais des circulations verticales de mettre en relation la mixité entre activité et logement. Dans les étages les noyaux desservent systématiquement 4 appartements et sont éclairés et ventilés naturellement.

– Les appartements :la trame permet de proposer des logements ouverts mais intimes. Ils sont tournés vers leurs propres pièces de vie. Le salon est visible depuis les chambres par la façade. Cette proximité visuelle confère aux appartements une qualité de maison à patio, accolées et superposées. En ouvrant les deux larges baies du salon sur la pièce loggia, celleci devient partie intégrante de l’appartement dans son usage et ses circulations (cf schémas).Les pièces loggias s’ouvrent tantôt sur des chambres tantôt sur des salons. Chaque chambre possède sa propre terrasse ou un accès à une terrasse. L’organisation intérieure des appartements met à distance les chambres des parents et celles des enfants. Les appartements en duplex offrent des doubles hauteurs faisant cadrages sur le grand paysage. Les jardins d’hiver sont positionnées graduellement en montant afin d’offrir une protection efficace au vent et la possibilité de faire de la loggia une pièce en plus tempérée.

Post date: 29/03/2012 | Views: 8.478