Malgré quelques hésitations, l’expression de l’école Liotard renvoie clairement à l’univers moderniste de Marcel Breuer. Le volume fermé de l’aula évoque l’aula de l’université de New York et l’empilement de ses préfabriqués de façade n’est pas sans rappeler les bâtiments résidentiels de la station de Flaine en Haute-Savoie.

La légitimité de cet univers, qui constitue un fondement du projet initial (arch. Strub, Duboule, Dupraz et Iseli), n’est pas mise en question. Nous pensons au contraire que l’extension envisagée aujourd’hui offre l’occasion d’ancrer ce groupe scolaire plus fermement encore dans un référentiel affiché jusqu’ici avec une relative timidité.

Chacune des interventions proposées va dans ce sens : préservation de la singularité de l’aula par l’ajout d’un escalier de secours et de trois lanterneaux, le tout en béton armé, ajout d’un préau couvert expressif sur l’arrière, consolidation du bâtiment des classes par une surélévation homogène et calme, clarification hiérarchique entre le volume des classes et celui des sports, réutilisation effective des éléments de façade existants en béton en affirmant leur potentiel sculptural, réorganisation géométrique de l’escalier principal soulignée par un appor ciblé de lumière zénithale, mise en valeur des mosaïques de la cage d’escalier, et enfin apport de lumière zénithal au cœur du dojo.

Pour le dire vite, notre intervention sur l’école Liotard cherche une économie de moyens d’abord intellectuelle en concentrant ses efforts sur quelques aspects précis et sans jamais s’opposer à l’existant, en récupérant de la matière partout où cela est possible dans l’optique d’un développement réellement durable et visant une économie financière de par sa modestie générale.