Lycée français Alexandre Yersin
0003-LAV-HAN.VN-2013
Architect: Lacaton & Vassal
Status: Competition (2013)
Visualizer: Studio
Budget: 10.000.000 $
Scale: 15.058 ㎡ Large
Ratio: 664,10 €/㎡
Types: Education, School

Le nouveau Lycée Français de Hanoï est situé dans l’arrondissement de Long Biên à l’Est de la ville historique, sur la rive opposée du fleuve Rouge. Protégé par la route-digue, qui en assure aussi l’accès principal depuis Hanoï, le terrain s’inscrit dans un quartier en mutation. Ancienne zone de rizières, il est engagé dans un processus d’expansion du tissu urbain de la ville d’Hanoï.

Lieu d’enseignement, de ressources, d’échanges, d’événements sportifs et culturels, le nouveau Lycée Français s’affiche comme un outil architectural ouvert, visible et disponible à l’échelle du quartier de Long Biên et de l’agglomération de Hanoï. L’enjeu du projet est d’offrir un outil fonctionnel, agréable et confortable, en conjuguant les contraintes du site avec la densité d’un programme.

Pour se libérer des contraintes du site (exiguïté et géométrie du terrain), un niveau de référence est déployé au-dessus du sol, rendu facilement accessible aux enfants. Le principe d’organisation reprend l’idée de « sandwich invisible et magique » définit par l’architecte Cedric Price, c’est à dire d’un R+1 fédérateur et organisateur qui s’abreuve des libertés et des caractéristiques d’un sol et d’une terre à rez-de-chaussée.

Un niveau au-dessus, les toitures deviennent actives. Agrémentées d’arbres en pots et de dispositifs d’ombrages, elles accueillent les cours du primaire et du secondaire. Une autre toiture accueille l’espace de détente du personnel et de l’administration au cœur du projet.

Niveau d’accès au rez-de-chaussèe

L’espace du rez-de-chaussée est continu, fluide et de plain-pied avec la rue à laquelle il est connecté.

Dans la bande inconstructible en périphérie du site, est installée une végétation foisonnante formant une
«ceinture verte» le long de l’enceinte qui sépare l’espace du Lycée Français de la rue.
En léger creux, elle assainie l’humidité du sol, et crée une clôture naturelle entre l’espace urbain et le lycée.

L’accueil général est positionné sur la façade Est. Il est accessible à pied par un large trottoir.
Derrière l’enceinte, un vaste jardin planté de flamboyants et entourant la salle de spectacle, s’offre au visiteur. Sous la bibliothèque, au milieu de cette végétation, le bar permet l’organisation conviviale d’événements culturels.

L’espace extérieur glisse sous la bibliothèque jusqu’aux salles de restauration, offrant un grand espace libre, ombragé et protégé des intempéries, qui peut être le lieu d’événements spontanés ou d’activités à inventer : concerts, projections, théâtre, au cœur d’un jardin rafraichissant. Les élèves, les professeurs, les enfants, le personnel, les instituteurs du Lycée Alexandre Yersin, ont l’occasion d’inventer le devenir du lieu en s’appropriant et en déployant les possibilités offertes par cet espace au cœur du projet du lycée.

Niveau de référence et de connexion pédagogique

La mise une place d’une plate-forme surélevée du niveau du sol permet de recréer des conditions de rez-de-chaussée. Elle prend la forme d’une galerie longitudinale de 8 m de large qui permet de cheminer dans la longueur du site au sein d’un espace confortable. Cette disposition permet d’irriguer les différentes entités qui constituent le Lycée Alexandre Yersin sans croiser les fluxs extérieurs des différents accès au rez de chaussée.

Ce plateau est couvert d’un grand système de serres horticoles. Un tel dispositif bioclimatique a toute sa raison d’être et sa place sous le climat d’Hanoï. Captant les paramètres d’ensoleillement, de vent, et de pluie, ce système gère de manière efficace le climat aux différentes saisons :

– Il assure l’utilisation des apports solaire en période hivernale
.
– Il crée un flux de ventilation pour les périodes plus chaudes par un mécanisme d’accélération et de balayage de l’air tout en gérant un ombrage efficace au rayonnement solaire.

Cette galerie bioclimatique sur pilotis, délicate, ombrée et transparente, donne à voir depuis l’espace public, l’image d’une unité représentant le Lycée Français Alexandre Yersin, derrière laquelle se développent les espaces de l’école Primaire, du Secondaire, les activités communes et culturelles ou encore l’enseignement sportif.

Respect du vivant

Espèce pionnière sur les sols pauvres, les deux arbres Filaos existants sont conservés. Les bâtiments du Lycée Alexandre Yersin seront construits autour avec toutes les précautions nécessaires à leur préservation. Ils sont localisés dans le jardin central, et introduisent au cœur du lycée les notions de temps, de respect et de patience.

Au delà du simple respect de la nature, le projet souligne l’importance du vivant comme possible indicateur de relations sociales. Cette préoccupation du végétal incite à inventer des liens entre certaines activités pédagogiques proposées et la sensibilisation des enfants et des élèves à la fragilité de leur environnement.
C’est le rôle du jardin pédagogique pour les classes de maternelles, jardin suspendu le long de la rampe d’accès, qui, protégé des pluies violentes, peut être le support de plantes et de fleurs délicates.

Espaces créatifs de réserves

La construction du nouveau Lycée Alexandre Yersin va permettre d’augmenter l’effectif de 800 à 1200 enfants. La demande d’inscription étant croissante, le programme architectural envisage déjà l’évolutivité dans le temps du Lycée pour accroitre ses capacités d’accueil.

Plutôt que de figer des zones de friches, le projet propose d’intégrer dans le dispositif structurel des réserves de volume au sein du secondaire et du primaire. Ces espaces répartis au sein de chaque entité (secondaire et primaire) profitent immédiatement aux espaces mitoyens qu’ils desservent. Ces volumes non affectés, ne sont plus des « réserves » mais des espaces supplémentaires d’utilisation libre, disponibles, laissés à l’usage de l’école et à la créativité, en attendant leur transformation.

Ces espaces vides profitent aussi aux mouvements d’air qui traversent successivement les bâtiments et les jardins. L’espace libre offre la latitude de choisir l’endroit ou se poser un moment, le temps d’une lecture.

Team: Anne Lacaton, Jean Philippe Vassal | Collaborator: Florian de Pous, Cloé Cazade, Alejandro Arocha, Gaetan Redelsperger, Julien Sage Thomas | Post date: 22/06/2014 | Views: 3.384